Publié le Vendredi 13 avril 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Test de The Witcher 2 : Enhanced Edition (PC, Xbox 360)
En sorceleur ?
Le premier Witcher devait lui aussi débarquer sur Xbox 360. Une sortie avortée à cause de problèmes techniques, de retard de développement et de financement annulé, principalement. Une frustration pour les joueurs console qui, du coup, passaient à côté d’un chef d’œuvre dans son genre. Quand The Witcher 2 est sorti, des rumeurs d’un portage Xbox 360 ont à nouveau émergé. Cette fois, par contre, CD Projekt, le développeur du jeu, est allé au bout.The Witcher 2 : Enhanced Edition sort donc sur console Microsoft. Avec une cinématique d’intro différente, quelques modifications mineures et des quêtes supplémentaires. Et du coup, il ressort aussi sur PC dans une édition qui intègre ces nouveautés et variations. D’ailleurs, la première chose à signaler est que si vous possédez déjà l’édition de base, inutile de « racheter » celle-ci. Les ajouts sont d’ores et déjà disponibles en téléchargement gratuit pour vous. Des quêtes sympathiques qui ajoutent quelques heures de jeu supplémentaire, dont une majeure qui s’inscrit dans le scénario principal. Sans offrir de révélations délirantes, elle permet de rendre plus détaillée la trame et d’ajouter de la consistance à l’histoire.
Nous avons donc surtout testé la version Xbox 360 du jeu. Mais avant de vous en donner nos conclusions, petit rappel des faits.
The Witcher est issu de la série de livres de l’auteur polonais Andrzej Sapkowski, « Le Sorceleur ». Cette saga, parue chez Bragelonne (grand format) et Milady (petit format), raconte l’histoire de Geralt de Riv. Gerlat est un « sorceleur ». Mi-homme mi-bête, modifié, transformé depuis son plus jeune âge grâce à des élixirs magiques, pour être une arme mortelle : vision nocturne, résistance amplifiée, guérison accélérée, réflexes augmentés… Sa mission est de combattre, contre espèces sonnantes et trébuchantes, les monstres. Morts-vivants, vouivres, basilics, et j’en passe. Les Seigneurs font appel aux talents des sorceleurs pour les débarrasser de ces monstruosités.
Mais forcément, cette force surhumaine et cette mission de « purification » du monde les contraint à une vie solitaire et les met au ban de la société. Ils sont craints, haïs par les autres religions, pourchassés parfois…
Geralt est le plus talentueux des sorceleurs. En quête d’humanité, il parcourt le monde, et ce sont ses aventures que la série de livres vous propose de suivre. D’excellents livres. A ce titre, même avant de jouer aux jeux vidéo, nous ne saurions vous conseiller d’en lire au moins les deux premiers tomes. Recueils de petites nouvelles passionnantes, ils vous plongent avec brio dans ce monde étrange où monstres et magie sont le lot quotidien des populations. Ils vous présenteront surtout les personnages : Geralt, certes, mais également l’impossible amour de sa vie, la maléfique sorcière Yennefer, ou encore Triss, une autre puissante magicienne et l’un de ses autres amours, ainsi que Jaskier, son improbable compagnon troubadour. A lire, donc, impérativement pour une immersion plus profonde mais aussi plus plaisante dans cet univers.
Après ce conseil littéraire, revenons désormais à nos manettes.
Le jeu débute lorsque Geralt est conseiller et garde du corps du roi Foltest, pris entre les feux ardents d’une terrible guerre de succession. Le prologue fait office de tutoriel. Vous allez combattre des troupes ennemies et faire rendre raison à Aryen de La Vallette, ennemi du Roi. Puis fuir une attaque de dragon, pour enfin libérer les enfants illégitimes du Roi… Des parties à vivre dans l’ordre que vous voulez, selon votre bon plaisir.
Il convient, dès le début, d’amener quelques petites précisions : Vous choisirez de convaincre Aryen de se rendre, ou de l’affronter et de le tuer. Le tuer avec les honneurs, dans un duel de gentlemen, ou de l’abattre comme une merde sans faire de sentiment. Ce choix aura une incidence sur le reste du scénario, voire des amitiés que vous pourrez faire avec les autres personnages et des options qui vous seront données lors de l’aventure. Et The Witcher 2 est basé tout entier sur ce système, un peu à la Mass Effect : vos choix comptent. Et comptent vraiment parce que l’histoire peut s’en trouver modifiée de manière importante. La fin aussi.
Bref, à vous de voir si vous souhaitez vous la jouer gentilhomme, ou grosse brute épaisse durant tout le jeu. Sachant que la gentillesse n’est pas toujours bien récompensée : The Witcher est un univers sombre, violent, sans foi ni loi, où les gentils ne sont pas toujours les vainqueurs, bien au contraire. Ici il n’y a pas de noir ou de blanc, il n’y a que du gris. Les choix s’enchainent à une vitesse folle, si bien que l’on n'a même pas l’impression d’avoir véritablement influé sur le cours des choses. Et pourtant, pour avoir essayé de nombreuses choses lors de parties différentes, sachez que « l’arbre des possibles » (évènements, actions…) est énorme. Il y a une multitude invraisemblable de choix à faire qui se paieront inévitablement à un moment ou un autre. Et ces choix sont formidablement implémentés dans le scénario, ce qui fait qu’on les fait parfois même sans s’en rendre compte.
Bref. L’histoire continue, en fait, avec l’assassinat de Foltest. Vous étiez sur place et devenez l’un des principaux suspect. Vous réussissez finalement à vous évader, grâce à une complicité interne, et décidez de partir sur les traces du véritable assassin pour laver votre honneur… et déjouer un complot mondial, bien entendu.
Le jeu vous entraîne alors dans un monde « ouvert ». Vous vous promenez où vous voulez, comme vous voulez, à choisir vos missions annexes, à remplir des contrats, ou à suivre la trame principale. Il y a toujours quelque chose à faire, une veuve à sauver, un orphelin à aider, voire un méchant à émasculer.
The Witcher est un jeu très adulte. Avec son lot de sang, de sexe, de cruautés, de vulgarités… c’est un monde où les bonnes manières sont absentes et où l’homme est un loup pour l’homme. A vous de devenir le mâle alpha. Le chef de meute.
Parmi tout cela, vous gèrerez votre personnage, sa progression et son inventaire. On récupère des objets, on les vend, on les améliore… idem pour les armes. Des potions également… Le nombre de choses à faire, de possibilités avec les objets, est énorme et demande des heures de gestion pour bien avoir l’équipement optimal et la bourse pleine. De la même manière, on développe ses compétences selon l’expérience gagnée. Quatre branches principales composent ces compétences : les aptitudes générales (jusqu’au niveau 9) puis trois catégories primordiales : la Magie, l’Alchimie ou l’Art de l’épée. Il va falloir bien penser au genre de personnage que vous voudrez jouer car vous ne pourrez pas tout développer. Un guerrier ? Un mage ? Un voleur ?
Le jeu regorge également de mini-jeux, comme les combats de boxe et les bras de fer. L’univers n’en ressort que plus riche et crédible. Comme je le disais, The Witcher 2, ce n’est pas le gentil monde des Barbapapas. On assiste à des scènes de pillages, des viols, des pogroms, des assassinats. Tout plein de jolies choses comme dans la vraie vie. On boit, on baise, c’est une vraie orgie. On nage en pleine Dark Fantasy, dans un univers ultra-violent et raciste criant de réalisme. Ce genre de profondeur dans un scénario de jeu vidéo est tellement rare que l’on ne peut que l’acclamer.
Maintenant, parlons plus précisément de cette version Xbox 360…
Graphiquement, le jeu est vraiment réussi. Bon, on n’atteint pas le brio des versions PC, évidemment. Mais c’est tout simplement l’un des plus jolis jeux sur Xbox 360 sorti à ce jour. Une multitude de détails, des décors à couper le souffle, des animations réussies…
Si on pourra pester contre des temps chargement longuets (pensez à installer le jeu sur votre console pour les réduire), quelques bugs de-ci de-là, et un peu d’aliasing de temps en temps, globalement, ça reste magnifique.
On regrettera toutefois quelques petits soucis qui étaient déjà présents dans la version PC et qui n’ont, malheureusement, pas été corrigés. On citera quelques pains de collision, une caméra aux angles parfois foireux (et en plein combat, devoir rediriger la caméra n’est ni pratique, ni agréable), ainsi que des soucis dans les choix des commandes. Utiliser le même bouton pour une attaque rapide et pour une action principale (ouvrir, fouiller) est pénible à la longue, quand on voit Geralt frapper un coup d’épée au lieu de ramasser un objet parce que la caméra a bougé d’un iota et que du coup, le choix de ramasser s’est évanoui. Idem pour un bug stupide qui m’était arrivé sur la version PC et que j’ai retrouvé dans cette version console : en s’échappant du donjon, on peut éteindre les torches. Si en combattant un soldat, vous faites tomber ses objets trop près d’une torche, vous n’aurez pas la possibilité de les ramasser, le choix se portant en priorité sur le fait d’allumer ou d’éteindre la dite torche. Et même en remuant la caméra dans tous les sens, je n’ai pas eu l’option « fouiller » pour ramasser les objets.
The Witcher 2 a beau être un magnifique et énorme jeu, il n’en est pas moins rempli de tout un tas de petits pains et soucis d’optimisation ou de légers bugs de ce genre. On passe outre, certes, mais à la longue, ça en devient un peu agaçant.
Le jeu étant largement jouable à la manette sur PC, sa version console ne l’est pas moins. J’ai peut-être trouvé le personnage un poil trop réactif par rapport à la commande, et du coup, parfois pénible à diriger (genre à l’envoyer mourir en marchant sur un feu de camp parce que les commandes sont trop sensibles). Mais globalement, on s’y fait. Il faudra un temps d’adaptation pour bien gérer toutes les commandes, mais ça le fait quand même. Avouons toutefois qu’une jouabilité à la Assassin’s Creed aurait peut-être été un poil plus adaptée. Ici, les combats sont difficiles, il faut bien parer les coups en face de l’ennemi, déclencher correctement sa contre-attaque au bon moment, alterner avec les sorts magiques pour bloquer certains ennemis tandis que vous en maravez d’autres, histoire de ne pas en avoir trop en face ou autour de vous en même temps… bref, ce n’est pas forcément du gâteau. D’autant plus que la caméra est parfois (souvent ?) foireuse. Heureusement le verrouillage des ennemis est bien plus souple et évite de frapper un type derrière soi quand on veut terminer celui qui est devant, voire l’inverse.
Pensez simplement à boire des potions pour augmenter vos capacités ou celles de vos armes, ainsi qu’à acheter, forger et améliorer de nouvelles armes au fil du jeu.
Au final, donc, ce portage sur Xbox 360 est un portage de bonne qualité. Notez qu’il tient sur deux DVD.
Le jeu est donc à conseiller totalement aux amateurs de jeux de rôle fantasy. Profond, riche, sombre, original, passionnant, il est largement à la hauteur de la version PC et offre même pour la console, l’un des plus beaux graphismes jamais réalisé. Dommage, cependant, que les petits pains, approximations et bugs n’aient pas tous été corrigés et que l’on se retrouve avec les mêmes critiques que la version sortie l’année dernière.
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The Witcher 2 : Enhanced Edition (PC, Xbox 360)
Images du jeu The Witcher 2 : Enhanced Edition (PC, Xbox 360) :
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