Publié le Lundi 24 octobre 2011 à 18:00:00 par Cedric Gasperini
Le plus grand jeu vidéo de toute l'histoire du cinéma
Alors que certains s’impatientent devant la guerre annoncée entre Battlefield 3 et Call of Duty Modern Warfare 3, ou que d’autres rêvent de super-héros la tête en bas habillé de cuir rembourré, je dois avouer que, pour ma part, le jeu que j’attendais le plus en cette fin d’année était Uncharted 3.
Les deux premiers jeux vidéo de la série ont su séduire l’amateur de jeux vidéo et de cinéma hollywoodien à grand spectacle. Il faut dire qu’Uncharted, c’est le digne rejeton des 7ème et 10ème arts, pour peu que ce chiffre soit attribué définitivement au jeu vidéo.
Uncharted, c’est l’histoire de Nathan Drake, la trentaine, descendant de Sir Francis Drake, aventurier confirmé et dénicheur de trésors à ses heures perdues. Il est accompagné par Victor « Sully » Sullivan, son ami et mentor, qui accuse une vingtaine d’années de plus.
Après avoir recherché l’El Dorado dans le premier épisode, sur les traces de son ancêtre, puis le royaume de Shambhala sur les traces de Marco Polo dans le second, Nathan revient à ses premières amours. Il part à la recherche de la cité de Rub-al-Khali dans le désert africain, où Francis Drake aurait pu cacher des richesses incroyables.
Tout commence dans un pub miteux, à Londres, fréquenté par une foule d’Irlandais. Nathan et Sully vont vendre la bague de Francis Drake à un dénicheur d’antiquité louche. Bien entendu, le
deal tourne au vinaigre et une bataille rangée à mains nues débute. C’est d’ores et déjà l’occasion de faire un léger point et de noter quelques surprises. Agréables, les surprises.
En premier lieu, le jeu est toujours aussi « ciné » que les précédents épisodes. On alterne entre séquences cinématiques et action, le tout avec des caméras dynamiques que ne renieraient pas la quasi-totalité des réalisateurs hollywoodiens. De la grande classe.
Ensuite, le doublage français est de grande qualité. C’est assez rare pour le souligner. Il est à la hauteur des précédents opus, toujours aussi soigné et avec une cohésion entre paroles et mouvements labiaux.
Enfin, dès la première scène d’action, on jubile devant les petits détails ajoutés par les développeurs. Les combats, à base de boutons à presser sur la manette et de QTE, se modifient selon là où vous êtes. Nathan, s’il est à côté d’un plan de travail, saisira une poêle pour frapper son adversaire, ou près du bar, saisira une bouteille. Il n’hésitera pas à éclater la tête de ses ennemis contre les murs ou les tables s’il en est proche… sachant bien entendu que ce ne sont que des « options » qui seront déclenchées selon la position où il se trouve.
Un premier chapitre assez classe et qui vous plonge avec habileté dans l’histoire. D’autant plus qu’il se termine par la mort de Nathan et de Sully. Tout simplement. Brutalement. Sans concession. Pourquoi en est-on arrivé là ? Qui a voulu les tuer ? Sont-ils réellement morts ?
Il faudra attendre pour savoir et comprendre. Car le second chapitre vous entraîne dans le passé… et plus particulièrement… durant l’enfance de Nathan, et lors de sa première rencontre avec Sully. Nous sommes en Amérique du Sud, Nathan veut voler quelques artefacts dans un musée qui fait une rétrospective sur Sir Francis Drake, et il va avoir l’occasion de rencontrer la nouvelle méchante du jeu, Katherine Marlowe.
Là encore, on retrouve avec joie les ficelles qui font d’Uncharted cette série exceptionnelle. Quelques passages de furtivité, de la grimpette sur les façades d’immeubles, des cinématiques classieuses et une fuite à toute blinde sur les toits, à sauter de bâtiment en bâtiment, à éviter les ennemis, à courir comme un dératé sur fond de musique accélérée.
L’occasion, d’ailleurs, de souligner à quel point la bande-son est excellente.
Les chapitres vont donc se succéder, emmenant Nathan et Sully dans le monde entier. En France, dans un vieux château abandonné dans la forêt. Dans le désert. Au Yémen. Dans le métro de Londres. Sur un paquebot. Dans un cimetière de bateaux… le tout livré ici dans le désordre.
Résultat, une nouvelle fois, on a notre lot de scène complètement cultes. Des scènes qui, pourtant vues et revues, que j’ai jouées et rejouées plusieurs fois, sont toujours aussi palpitantes et haletantes, bien faites, rythmées avec soin, « filmées » avec classe. L’incendie du château est un de ces grands moments. L’accident d’avion également. Le paquebot en perdition de même. Ces instants de folie qui, au cinéma, se chiffreraient en centaines de millions de dollars de budget pour chaque scène, et qui donnent au jeu vidéo ses lettres de noblesse dans l’exagération et les effets spéciaux de folie.
Voilà. C’est ça, Uncharted. Un film façon jeu vidéo, avec des effets spéciaux de folie à l’écran. Un héros digne héritier d’Indiana Jones. Un bon mot lancé au bon moment, un soupçon d’humour, un peu de charme, des scènes d’action démentes… pas de doute, Uncharted 3 est une nouvelle fois une grande cuvée. On a notre lot de grimpette, de combats à mains nues, de combats avec armes à feu, bref, c’est toujours aussi bon, aussi enlevé, aussi rythmé et on reste totalement abasourdi devant un tel chef d’œuvre.
Graphiquement, le jeu est sublime (quelques ratés pour les scènes en extérieur mais rattrapées par des décors intérieurs magnifiques). L’animation superbe (quelques ratés là encore selon les obstacles, mais rien de catastrophique). L’ambiance formidable. La musique géniale (je sais, je l’ai déjà dit mais elle mérite qu’on le répète). Le scénario tient la route.
Bref Uncharted 3 est une tuerie.
Alors oui, on lui reprochera quand même quelques trucs. Le fait que, finalement, le gameplay n’évolue pas vraiment tout au long du jeu. Du coup, et c’est un comble, on se dit qu’il est peut-être un peu trop long… La répétitivité des combats, au bout de la dixième heure, se fait un peu sentir. Rien de bien repoussant toutefois. Car oui, il faut compter 9-10 heures de jeu en mode facile pour les novices, et une douzaine au moins en mode difficile ou extrême que vous ne manquerez pas de choisir si vous avez des
cojones comme des melons (dans ces modes, les indications de touches à presser lors des QTE sont réduites au minimum et vous mourez beaucoup plus vite).
On reprochera enfin le fait que le mode coopération sur même écran soit à ce point moche (deux gros cœurs censés représenter votre vie prennent un quart de l’écran).
Mais ce n’est rien, en fait, comparé à tout ce qu’offre Uncharted 3.
Et il offre également, donc, une partie multijoueur pas piquée des vers. Du coop, sur même écran ou en ligne, à faire quelques (longues) missions spéciales dans différents décors. Et du joueur contre joueur sur des cartes qui allient grimpette et tir au pigeon. Des cartes plutôt bien pensées, sympathiques, qui permettent finalement de prolonger un peu le plaisir et de ne pas laisser son jeu prendre la poussière une fois la partie solo terminée.
Bref, pour toutes ces petits choses, Uncharted 3 est un excellent film d’aventure, doublé d’un excellent jeu. Une fois encore, les développeurs ont réussi le pari de nous offrir un jeu indispensable pour tout possesseur de PS3. Rien que du bonheur.