Publié le Vendredi 8 janvier 2021 à 12:00:00 par Vincent Cordovado

Visage (PS4, Xbox One, PC)

Fade to grey

Proposé pendant 2 ans en accès anticipé après un crowdfunding réussi, Visage est finalement sorti en version définitive le 30 octobre dernier. Nous l’avons reçu début décembre, mais je vous l’avoue franchement, le parcours pour vous en produire le test fut vraiment laborieux tant l’expérience proposée par le survival horror de SadSquare Studio est une rude épreuve à vivre. Autant vous dire qu’entre les hurlements et les boxers souillés à répétition, ma femme était à deux doigts de me faire interner. Mais bref, le test est là et je m’en remets doucement. Bon, je dors la lumière allumée, mais je n’hurle plus pour rien.

Visage donne le ton dès les premières minutes de jeu avec son introduction qui fait froid dans le dos. On ne vous divulgachera pas la chose mais sachez que ça donne le ton du titre. Sérieusement, après une introduction pareille, on se demande dans quoi on s’est embarqué et on sait qu’on risque d’en prendre plein la tronche, tant le studio semble ne rien se refuser. Dans Visage, on incarne Dwayne Anderson, un monsieur chez qui tout ne semble pas très bien fonctionner là-haut comme on va le découvrir en avançant dans le titre. On va devoir progresser à l’intérieur d’une grande maison vide ou presque. Le titre se décompose en quatre chapitres qui vont nous plonger de plus en plus profondément dans l'horreur, en nous révélant les secrets du lieu. En effet, chacun des chapitres se focalise sur le destin tragique d'un personnage ayant vécu dans cette maison : Lucy, Dolores, Dakan et finalement vous, Dwayne. On ne vous en dira pas plus concernant chacune des histoires, mais autant vous dire que c'est du niveau de l'introduction. Le découpage du jeu est intéressant : la maison fait un peu office de hub, enfin un hub hanté, et il est tout à fait possible de réaliser les 3 premiers chapitres dans l’ordre qu’on le souhaite. Il suffit d’intéragir avec les bons objets, et hop, c'est parti. En revanche, il faudra impérativement avoir terminé un chapitre pour passer au suivant.

Dans la grande veine des survival horror actuels, Visage ne vous propose aucune arme. Pour seuls compagnons, Dwayne aura quelques bougies, ampoules, briquets et surtout pilules pour calmer son stress. Car oui, à l’instar d’un Amnesia, il va falloir faire attention à sa santé mentale. Notre héros n’aime pas l’obscurité, ni les évènements paranormaux qui arrivent çà et là, comme les portes qui s’ouvrent toutes seules, les lumières qui vacillent ou les appareils qui s’activent tout seul. Une exposition prolongée à l’obscurité ou aux évènements paranormaux vous conduira à la folie. Cela aura pour conséquence d’augmenter le nombre de phénomènes bizarres mais également les risques de croiser des ennemis qui ne vous voudront pas du bien. Histoire de se calmer, on peut utiliser les pilules ou rester simplement près d’une source de lumière. Sauf que les entités sont joueuses et aiment bien désactiver ces dernières, voire les mettre hors services. Du coup, on comprend l’utilité des ampoules qu’on trouve…

On pourrait se dire qu'en situant l'action dans une maison, on fera vite le tour des lieux. Et bien non, la baraque est immense et selon les chapitres de nouvelles zones et endroits apparaissent. De ce fait, l'espace à explorer est assez conséquent. D'autre part, le titre offre une progression qui se renouvelle au grès des chapitres. On devra par exemple progresser via un système de miroir, ou encore se déplacer dans le noir en utilisant un appareil photo dont le flash servira à nous repérer mais également nous rendre compte que nous ne sommes pas seuls... Visage évite la redondance dans ce qu'il propose, ainsi que dans ces énigmes et c'est appréciable. 

Ce qui l'est beaucoup moins par contre, c'est que le titre est difficile et ne vous prend jamais par la main. Il vous pousse plutôt dans la flotte en vous appuyant sur la tête. Certe, on est prévenu dès le départ de sa difficulté, mais on galère vraiment pour progresser dans le titre. Il suffit de rater l'objet qui va bien et de ne pas passer à l'endroit qu'il faut pour se retrouver bloqué pendant plusieurs dizaines de minutes, faute d'avoir déclenché le script suivant. Du coup, on se retrouve à retourner le moindre centimètre carré de la maison afin de faire avancer la narration. Disons que ça pourrait ne pas être génant. Mais honnêtement, quand les évènements paranormaux viennent, en plus, vous coller une pression supplémentaire... c'est compliqué pour les nerfs. Alors oui, on remarquera que les ennemis ont un comportement limité et que contrairement à ce qu'on peut penser, ils ne nous poursuivront pas partout, mais on a l'impression de ne jamais vraiment pouvoir souffler. Ce sentiment est accentué par le fait que faire pause ne coupe pas vraiment le jeu et que donc, on pourra se faire tuer. Pour vraiment passer en pause, il faut activer la pause dans la pause. Et cette histoire de pause qui ne coupe pas le jeu est sérieusement emmerdante quand il s'agit de bricoler nos items tant la gestion de l'inventaire est chaotique. Clairement pensé pour être joué sur PC, l'inventaire est un plaie sur PS4 et on galère à vouloir faire ce que l'on veut avec nos objets. Et ça rajoute une dose supplémentaire de stress pas vraiment nécessaire et surtout, de grosses frustrations.