Maid of Sker (PS4, PC, Xbox One)

 

Publié le Mardi 11 août 2020 à 12:00:00 par Vincent Cordovado

 

Maid of Sker (PS4, PC, Xbox One)

Hotel California

imageQuoi de mieux pour un survival-horror que de baser son histoire dans un lieu réel, réputé pour être l'un des plus hantés de Grande-Bretagne ? C'est ce que nous propose Wales Interactive avec Maid of Sker. Les développeurs se sont même inspirés de l'histoire folklorique d'Elisabeth Williams, basé sur le roman éponyme Maid of Sker de R.D Blackmore, sorti en 1872, pour proposer une base narrative solide.

Maid of Sker se déroule en 1898, au Pays de Galles. On y incarne Thomas Evans, un jeune musicien venu à l'hôtel Sker pour libérer sa fiancée qui est séquestrée par son père. Ce dernier avait besoin des capacités de chanteuse de sa fille pour remplacer sa défunte épouse et n'a pas vraiment apprécié que sa fille souhaite s'échapper après avoir découvert le terrible secret que cache sa famille. A vous donc d'explorer l'hôtel pour retrouver votre chère et tendre. Vous constaterez que le lieu n'est pas des plus hospitalier et que les personnes qui s'y trouvent ne vous veulent pas vraiment du bien.

imageMaid of Sker est un survival-horror dans lequel vous n'avez aucune possibilité de vous défendre. Très rapidement, vous découvrirez que les gens qui peuplent l'hôtel, les Quiet Men, ont comme du tissu sur le visage ce qui les empêche de voir et seuls les bruits que vous produirez les alerterons de votre présence. Le son est donc au coeur de l'aventure. S'ils vous entendent, les Quiet Men vous poursuivront pour vous tabasser avec joie. Il faudra donc avancer prudemment, regarder où l'on met les pieds et être capable de retenir notre respiration au bon moment pour ne pas les alerter. Passé un certain moment, vous débloquerez quand même une "arme" qui vous permettra de les neutraliser quelques instants pour vous échapper en produisant un son assourdissant pour eux. Les munitions seront cependant très limitées donc ce n'est à utiliser qu'en dernier recours.

imageHonnêtement, si le cocktail s'annonce vraiment sympa sur le papier et augure du meilleur sur les premières minutes de jeu, l'ensemble se prend rapidement les pieds dans le tapis de l'entrée et tombe comme une merde. On pourrait résumer l'aventure à du très classique : on arpente différents lieux (hôtel, jardin, grottes) et on jonglera entre les énigmes (pas vraiment inspirées), les collectibles à trouver et les ennemis à éviter, pour progresser. Là où ça devient génant, c'est qu'on arrive absolument pas à atteindre le niveau de tension nécessaire pour ce genre de titre. En effet, l'ensemble est tellement mal dosé que toute tension tombe très rapidement, on s'ennuie et on finit par n'avancer que pour découvrir le fin mot de cette courte histoire (j'ai terminé mon premier run en quatre heures, plusieurs fins sont disponibles). Il n'y a vraiment aucune tension si ce n'est durant les premiers minutes, lorsqu'on ne sait pas encore comment fonctionne le titre et qu'on ne voit pas encore les grosses ficelles qui ressemblent finalement à des cordes. En effet, une fois le premier Quiet Man rencontré, les problèmes apparaissent gros comme le nez au milieu de la figure. On comprend que notre personnage, lorsqu'il est debout, fait beaucoup trop de bruit et que notre salut viendra du fait de se déplacer en restant accroupi. Tout le temps.


 

Et à partir de là, c'est terminé. Il n'y a plus aucun stress. Ok, le titre fait tout pour nous destabiliser et créer de la tension : par exemple en plaçant des objets sur lesquels on marchera et qui feront du bruit ou encore des feux de cheminés qui feront tousser notre héros asthmatique alors qu'il est à 5 mètres du foyer, mais sincérement on ne stressera pas vraiment. Pire encore pour un titre qui repose sur le son : la spacialisation est tellement mal réalisée qu'il est impossible de localiser les Quiet Men en tendant l'oreille. On a l'impression qu'ils marchent dans la même pièce que nous alors qu'ils sont deux ou trois couloirs plus loin. Du coup, on se dit qu'on ne peut même pas se fier à ça, alors pourquoi stresser en imaginant qu'un danger est à proximité ? Autant avancer en restant accroupi tout le temps. Et on finit le jeu comme ça. Génial... Certes, on aura droit à quelques jumps scares et certaines situations tentent d'être stressantes (Genre des Quiet Men qui surgissent dans une pièce et à un moment on est poursuivi partout par un ennemi) mais ce n'est pas suffisant pour réhausser l'ensemble. Donc vous l'aurez compris, on repassera pour l'expérience effrayante. Ajoutez à cela une IA qui est franchement banale, avec des ennemis qui font des rondes scriptées et vous acheverez ainsi toute possibilité de stresser en jouant à Maid of Sker. Du coup, que reste-t-il à un jeu d'horreur lorsqu'il ne fait pas stresser ? Pas grand chose dans le cas de Maid of Sker. Comme beaucoup de jeu indépendant, il n'est pas vraiment beau. De plus, il n'est pas vraiment bien optimisé avec des chargements relativement longs. Son grand point positif est, pour moi, sa bande-son. Les rares morceaux proposés sont très beaux.


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Sur le papier, Maid of Sker avait tout pour plaire. Une histoire pleine de mystères, un lieu inquiétant, bref, ça laissait franchement penser qu'on allait passer un bon moment en flippant de partout. C'était sans compter sur l'incapacité de Wales Interactives à bien doser les différents ingrédients de sa recette. Il en ressort une expérience relativement fade, triste et surtout absolument pas stressante, composante pourtant indispensable pour ce genre de jeu. Autant dire qu'il laisse un terrible goût de gâchis. C'est dommage.

 

 
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Maid of Sker (PS4, PC, Xbox One)

Plateformes : PC - Xbox One - PS4

Editeur : Wales Interactive

Développeur : Wales Interactive

PEGI : 18+

Prix : 24,99 €

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