Publié le Vendredi 15 mai 2015 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Mad Max: Fury Road, la critique du film

La claque !

Le film s’ouvre sur un homme, blouson de cuir usé, de dos, contemplant la longue plaine désertique qui s’ouvre devant lui. A ses côtés, un bolide customisé pour franchir ces étendues de sable. Il écrase de sa botte un lézard à deux têtes, une des nombreuses abominations nées de l’hiver nucléaire qui a ravagé la Terre. Quand au loin il entend le vrombissement de moteurs, il plonge dans son bolide et s’enfuit. Peine perdue. Il est rapidement rattrapé puis capturé par des ennemis mieux équipés, plus nombreux.

Ils viennent de la Citadelle. Sous la coupe de l’ignoble Immortan Joe, ces fanatiques exploitent la population affamée et assoiffée de quelques rares survivants, et pillent les voyageurs. Cet homme qui devient leur esclave, c’est Max. Max Rockatansky. Mad Max. Un ancien patrouilleur dont les images de sa femme et sa fille assassinées le hantent jour et nuit. Parce que son sang en fait un donneur universel, Mad Max devient alors un « globuleux » qui permet par transfusion de rebooster les fanatiques d’Immortan Joe.

Quand il réussit à s’échapper, Max se retrouve embarqué malgré lui dans un véhicule que l’Imperator Furiosa, l’une des généraux d’Immortan Joe, vient de voler. A son bord, elle tente d’emmener les favorites du tyran en lieu sûr. Ces femmes prisonnières et violées dont le seul but est de lui donner une descendance saine, non contaminée par les radiations.

La meute impitoyable d’Immortan Joe se lance alors à leurs trousses…


36 ans après, George Miller revisite son film culte « Mad Max ». Alors attention, il convient d’être bien précis : Si le réalisateur reste le même, il ne s’agit absolument pas d’un remake. Même héros, même monde, même ambiance post-apocalyptique, histoire différente. Radicalement différente. Si les précédents films étaient des films d’aventure et d’action, ce Mad max là est en fait un road-movie furieux. Rapide et furieux. Fast & Furious. Et la comparaison n’est pas vaine. C’est un peu le Fast & Furious post-apocalyptique. De la première minute à la dernière du film, vous allez retenir votre souffle. Il s’agit d’une gigantesque poursuite en voitures customisées, pleines de piques, de moteurs boostés à la nitro, de carcasses rouillées qui fendent le sable du désert… bref, pendant deux heures, vous allez assister à la plus grosse course-poursuite jamais réalisées. Et c’est explosif. Les cascades sont époustouflantes. Les explosions incroyables. Les voitures et les corps déchiquetés par la violence des chocs et des éléments. Un film qui sent la crasse, la sueur, le sang, la saleté.

Visuellement, ce Mad-Max est extraordinaire. Si les bandes annonces pouvaient nous faire craindre le pire, en termes de grandiloquence, et penser que George Miller avait été trop loin dans son délire, en fait, tout s’inscrit parfaitement dans une logique de démesure furieuse et violente, d’idolâtrie d’un tyran qu’on finit par croire, à tort, à la limite du surnaturel. Le réalisateur nous embarque dans son délire d’acier et de violence et l’on y plonge avec délectation.

Une direction artistique de folie, une réalisation sublime, le tout porté par des acteurs convaincants. Si Tom Hardy n’a malheureusement ni la carrure ni le charisme de Mel Gibson et qu’il n’arrivera pas à nous le faire oublier, il livre une prestation d’un Max plus bourru, plus solitaire, plus torturé, plus sombre, qui n’est pas non plus pour nous déplaire. Quant à Charlize Theron, mutilée par le réalisateur, elle est sublime. Mention spéciale à l’excellent Nicolas Hoult, dans le rôle d’un fanatique.

Au final, George Miller déconstruit son mythe pour le récréer avec brio. Ce Mad Max Fury Road est un nouveau chef d’œuvre à inscrire indubitablement dans les indispensables de la saga. Le scénario aura beau être mince, il n’est finalement qu’accessoire dans ce déluge d’action et de violence omniprésente dans ce monde dévasté. C’est beau, c’est grand, c’est une belle claque dans la gueule. Vite, une suite !